Karp & Diem en vadrouille

Voili, voilà...

Les souvenirs restent dans la tête et la boîte à images a déversé ses pixels dans mon gentil ordi.
Après quelques semaines de dur labeur ! Bin voui 260 photos ça prend du temps à traiter...les voici, les voilà enfin !

Ci-dessous le lien sur le site qui les héberge...
http://www.flickr.com/photos/kbotine/sets/72157600497698015/

Bien du plaisir à vous en découvrant ces images, reflets de ce que j'ai vécu. Ce qui veut dire que ça ne va pas forcément beaucoup vous parler parfois, mais on sait jamais. Je sais que mon périple a déjà suscité des envies et projets autour de moi. Tant mieux, même si j'espère au plus profond de moi que ce chemin ne devienne pas une autoroute de bipèdes citadins...

La suite...au prochain épisode...là-bas ou ailleurs...

Depart du Puy en Velay
1. St Privat d Allier / 23.9 km / 6h / 600 m den.
2. Saugues / 19.2 km / 5h50 / 650 m den.
3. St Alban sur Limagnole (Le Rouget) / 29.2 km / 7h30 / 450 m den.
4. Aumont Aubrac / 15.2 km / 3h50 / 250 m den.
5. Nasbinals / 26.3 km / 6h40 / 300 m den.
6. Saint Chely d Aubrac / 15.9 km / 4h / 250 m den.
7. Espalion / 23.7 km / 6h / 270 m. den.
8. Estaing / 12.3 km / 3h
9. Espeyrac / 22.8 km / 5h50
10. Conques / 20.8 km / 5h15 / 300 m den.
11. Livinhac le Haut (St-Roch) / 25.8 km / 6h30 / 700 m den.
12. Figeac / 25.3 km / 6h20 / 400 m den.
13. Grealou / env. 19 km
14. Limogne en Quercy / env. 28 km
15. St Cirq Lapopie / env. 15 km / detour par GR 36
16. Pastorat / env. 14 km / detour par GR 36
17. Cahors / env. 22 km / retour sur le GR 65
18. Lascabanes / 22.2 km / 5h40 / 320 m den.
19. Lauzerte / 22.8 km / 5h45 / 250 m den.
20. Moissac / 26.3 km / 6h40 / 350 m den.

Cumul km total > env. 420 km

Abandonnes...
19. Saint Antoine / 29.6 km / 7h30 / 450 m den.
20. Lectoure / 24.8 km / 6h15 / 350 m den.
20. Condom / 26.9 km / 6h45 / 320 m den.
21. Eauze / 33.5 km / 8h20 / 330 m den.
22. Nogaro / 19.2 km / 4h50 / 100 m den.

Le Sac
A bien choisir : c’est le plus important avec les chaussures ! Le mien, baptisé Wielfried au fil des km, avait une capacité de 36 litres, avec filet respirant dans le dos, divers réglages bretelles, etc, et suffisamment de poches extérieures pour faciliter l’accès aux choses nécessaires pendant la marche.

Poids
Grand max. de 10 kg pour une femme et de 10% du poids corporel pour un homme. Wielfried faisait env. 8 kg au départ, ce qui est bien assez...

Dans mon sac j’avais… dans mon sac je ne reprendrai pas… dans mon sac j’ajouterai…

Chaussures
- 1 trekking basses
- 1 sandales trekking
- 1 tong plastique léger

Habits :
- 4 hauts (1 manches courtes, 1 mc respirant, 1 bretelles, 1 chemise) 1 longues manches resp
- 1 petite robe légère pour le soir
- 2 pantalons (1 sport transformable en ¾, 1 lin léger pour le soir)
- 1 legging 3/4
- 1 jaquette en polaire
- 1 petit pull longues manches pour le soir
- 1 veste de pluie respirante
- 1 pyjama (haut et bas)
- 1 maillot de bain deux pièces
- 4 paires de chaussettes (2 de sport, 1 longues, 1 très légère)
- 4 slips coton (dont 2 oubliés dans un gîte et 1 autre presque oublié…) 2 sport matière resp
- 2 soutiens gorges
- 1 long foulard pour protéger la tête, le cou, les épaules
- 1 chapeau fin en coton (bob)

Dodo
- 1 sac de couchage (dans tous les gîtes il y a des couvertures, le sac à viande suffit !)
- 1 sac à viande en soie
- 1 matelas isotherme fin de secours mais aussi pour s’asseoir
- 1 duo de boules Quiès et/ou mousses. Impératif ! les dortoirs grouillent de ronfleurs…

Technique
- sac protecteur pour le sac à dos en cas de pluie 1 sac plus grand car celui fourni avec était trop petit une fois les bâtons fixés dessus
- 2 bâtons à hauteur réglables avec amortisseurs 1 seul me suffit
- 1 camelbag de 1,8 litres avec fermeture de l'arrivée d'eau (très important, Josee a bien arrosé son sac et le parquet assez régulièrement avec son système sans fermeture...)
- 1 lampe frontale
- 1 linge de bain spécial : sèche rapidement, absorption excellente, prend très peu de place (en magasin de sport)
- 1 couverture de secours, jamais utilisée mais on ne sait jamais...
- 4 sachets de lessive en poudre Woolite
- poncho de secours bon marché 1 bon poncho solide à longues manches 

Côté soins des pieds
- 1 crème traitante
- 1 baume protecteur pour le sport
- 1 bon paquet de Compeed
- 1 paquet de pansement à découper
- 1 rouleau de fil pansement pour fixer les Compeed qui s’en vont dans les chaussettes
- pansement protecteur préventif des ampoules (ressemble à du feutre)
- 1 petite bobine de fil et une aiguille (technique très efficace du perçage d’ampoules)

Soins du corps
- 1 crème solaire 30 écran total
- 1 crème après-solaire
- 1 pommade pour douleurs musculaires et articulaires
- 1 petit pot de baume du tigre pour chauffer les muscles
- 2 tubes de Sporténine (donnés par un pèlerin) contre crampes et courbatures à prendre régulièrement les premiers jours puis en cas de douleurs par la suite.
- 1 bande élastique genoux (achetée suite à un problème, mais à prendre à titre préventif)
- 1 coupe ongles
- 1 trousse de toilette avec le strict min. : brosse à dent, petit dentifrice, 1 peigne, 1 savon-shampoing, 1 déo sans alcool, 1 pt rasoir, produit pour les lentilles et lentilles de rechange au cas où (eh oui mafois...pas le choix !)
- 1 pt trousse de secours : anti-inflammatoire type Brufen, Arnica, goutte Rescue, désinfectant, pommade contre piqûres et coup de soleil type Fenistil, pommade désinfectante type Vita-Merfen (à compléter selon sensibilité et affections personnelles) 

Mais encore…
- photocopies des pages du guide concernées (c’est tellement bien balisé que seule la carte du topo avec le tracé est nécessaire, ce qui me manquait pour prendre des raccourcis si les conditions du chemin étaient trop mauvaises…km à relever)
- pages du miam-miam dodo concernées dans une fourre plastique
- 1 pochette banane
- 3 paquets de mouchoirs (pas prévu retour d’allergie au pollen ; j’ai dû racheter un paquet de 20 que je me suis empressée de distribuer…)
- 1 couteau suisse (bien évidemment !) avec ciseaux !
- 1 briquet
- quelques épingles à nourrice pour faire sécher le linge sur le sac
- un bout de ficelle et quelques pincettes
- 1 appareil photo numérique et son câble pour recharge de batterie + câble USB
- 1 téléphone portable, pour l’envoi de quelques SMS et alarme + câble recharge sera remplacé par un mini réveil-matin
- 1 petite radio à 2 piles (m’a servie 1 fois à Cahors alors que mon voisin de chambre écoutait de la techno jusqu’à 22h ; dans le TGV ça passe pas bien…)
- 1 livre de bord
- 1 livre de poche pas trop gros
- 1 stylo, 1 crayon, 1 tout petit nécessaire d’aquarelle
- 2 paquets de bananes séchées 1, 1 dizaine de Farmer, des sucres de raisin (prendre ce qui est utiles pour les 1^er jours mais on trouve des fruits secs facilement sur le chemin, pas besoin d’emmener le garde-manger !)

Voilà le mince fil qui me sépare encore de ma vie sociale se réduit au fil des minutes. Dans moins d'une heure nous serons en Suisse, dans moins de deux heures mes parents seront sur le quai de gare à attendre cette pélerine avec son gros sac encore paré de la symbolique coquille...
Le TGV se glisse entre les gouttes de pluie, parmis les flancs des montagnes bientôt alpines. Il pleut sur le sol français, une ambiance mélancolique pour un voyage de retour sur la même note. Je me sens nostalgique, triste, mais également en paix avec moi-même, comme une sérénité acquise au fil des pas qui continue à m'habiter. Beaucoup m'ont demandé quand j'allais faire la suite du chemin, et je sens que cette question va sortir de beaucoup de bouches encore... Ma réponse sera toujours la même : quand le chemin m'appellera à nouveau. Je n'ai pas envie de programmer quoique ce soit. Comme pour cette fois, je vais le laisser s'inscrire dans ma tête, mon corps et mon coeur, d'abord en filigrane, timide envie, puis de plus en plus marqué, comme un besoin, une envie pressante qui ne peut que se calmer qu'en passant à l'action. Contrairement à d'autres qui le programme comme on planifie ses vacances au Club Med ou au camping "Les pieds dans l'eau" d'un bled de méditerrannée... Je pense que le chemin est avant tout là pour nous faire réfléchir, se reccueillir sur son existance propre, comme une méditation longue durée. Et ces moments ne se programme pas !

Mon esprit se perd regardant le paysage qui défile. Passer 8 heures les fesses sur un siège dans un waggon de train après avoir passé 5 ou 6 heures par jour à marcher durant 3 semaines...c'est dur ! Je me demande comment la marche va s'imbriquer dans mon existance à compter d'aujourd'hui...

Une envie de "Petits coeurs" de Lu... La mélancolie me tient aussi par les papilles...

Dernière étape pour le corps et l'esprit aussi...même si pour lui le voyage restera permanent...
Je me suis sentie moins énergique sur le chemin. Etait-ce la fatigue ? l'anticipation du corps qui sait que c'es la dernière et qui se relâche ? la non envie que cela se termine qui faisait traîner la cadence ? Je ne sais pas mais physiquement ce fut plus éprouvant qu'hier. Quand à l'esprit, il avait lui aussi besoin de silence, donc je me suis empressée de dépasser les binômes papotant que je croisais sur le chemin. Un brin de causette avec un paysan fort sympathique sur les intempéries qui s'abattent sur la région depuis quelques semaines...il était d'ailleurs en train de scier un arbre qui s'était fait souffler par le vent au beau milieu d'un pré...racontant également le vol plané d'un jeune pélerin envolé dans les airs sur quelques mètres par une sacrée baffe du ciel !
Pas mal de boue sur les chemins, beaucoup d'asphalte aussi sur cette étape...les chevilles accusent les coups... Avant Moissac un lavage intense des chaussures et des mollets de la bête était nécessaire pour ne pas faire trop crados !
L'arrivée à Moissac fut un sacré choc ! Retour à la civilisation assez brutal et agressif ! Le GR arrive dans la zone industrielle sur une route très fréquentée avec des travaux au pic...des panneaux géants pour vanter les mérites du McDo & Co...les 30 tonnes qui vous passe à côté, les files de voitures aux feux... Bref LA VILLE pure et dure ! Beurk...

Enfin, après avoir posé le sac et pris une douche, je suis rentrée dans un salon de coiffeur, couper et friser un coup tout ça. Histoire de profiter des prix français, mais aussi de laisser derrière moi la Christelle d'avant le chemin, un peu comme les pélerins qui brûlent leurs vêtements portés durant le chemin une fois arrivé au Cap Finistère.

Mais l'accueil au gîte Ultreia fut très sympa. Ce sont deux jeunes irlandais qui ont tout quitté chez eux pour venir ouvrir un gîte en France, avec leur chien Bono très sympathique lui aussi...
Un très bon souper encore une fois...recharge de sucres lents pour passer la journée dans le train le lendemain ! Enfin à la veille du retour pourquoi se priver de se faire dorloter encore un peu ?

J'ai de la peine à réaliser que demain je repars en Suisse. Ca me fait de la peine et j'espère bien arriver à mettre en application ce que le chemin m'a apporté comme réponses. Ce qui me fait un peu peur d'ailleurs !
Je me réjouis aussi de retrouver Mirza, manger des fraises du jardin, et passer à l'action...

Enfin je reviendrai ! D'abord chez Esther pour lui donner un coup de main au gîte si elle veut bien, ensuite chez Bernadette et Michel à Lauzerte, puis départ de Moissac jusqu'au Cap Finistère...Mais ça sera pour quand le chemin aura décidé de me rappeler.
Dernière nuit hors de mon lit pour cette aventure qui se termine bien, il faut le dire, avec le soleil sur l'arrivée à 5km de Moissac, ce que je n'aurai jamais cru en voyant le brouillard et la pluie de la journée...

Blues...I have got the blues...already...
Surtout après la magnifique étape qu'a été celle-ci et l'accueil merveilleux qui nous était réservé au gîte des Figuiers, chez Bernadette et Michel, à Lauzerte !
- Gahhhh je veux pas rentrer...je veux continuer...
- Mais on ne fait pas toujours ce que l'on veut dans la vie ma cocotte !
- Sniff.

Etape encore plus belle que les dernières. Un petit arrêt à Montcuq pour le café croissant de 10h (non mes chers ! le q se prononce aussi...et puis tout le monde la fait celle-là...sans compter le passage à Le Chier !) très jolie petite ville médiévale avec sa tour...mais j'ai préféré Lauzerte. Des passages dans les vallons très verts, où les brebis à lunettes nous accueillent avec leur cris qui se sèment dans le troupeau. Très variés les paysages, champs de blé parsemés de coquelicots, forêts (avec quelques bruits de balles de temps en temps..."gahhh, non je ne suis pas un lapin, zavez pas vu que j'ai pas des grandes oreilles !"),...

Une très chouette soirée en compagnie de toutes les personnes qui étaient au gîte de Bernadette et Michel, un souper excellent dont on ne voyait plus le bout... J'y ai rencontré Pascal un médecin généraliste d'Auvergne, partit en mars de chez lui, arrivé fin avril à Santiago et sur le chemin du retour ! Et avec la même paire de godasses ! 3000 km ! Achetez Columbia c'est du solide ! Il a d'ailleurs dit une très jolie phrase remplie d'humour lorsque Michel lui a fait remarquer l'usure de ses semelles : "les habitudes c'est comme les semelles, ça s'use sur le chemin !".

Ce soir, je suis triste...
Demain c'est la dernière étape et je n'ai vraiment pas envie de m'arrêter là. Maintenant que le corps suit, l'esprit est en paix, le coeur et l'âme sont entièrement prêts à être dans le chemin, à ne faire qu'un avec lui...eh non ! c'est le moment de s'arrêter ! Zut, zut et rezut !
Je vais devoir m'y faire, m'y plier car toutes les bonnes choses ont une fin à ce que l'on dit et le chemin sera encore là pour moi quand j'aurai à nouveau besoin de lui dans ma vie. Mais c'est dur de s'en aller, surtout quand on vit des accueil et des rencontres comme celles-ci, on voudrait que cela ne s'arrête jamais.
Enfin je vais rentrer avec mes bagages tant émotionnels que ceux de Wielfried. J'espère revenir et garder ce que le chemin m'aura apprit, enrichir ma vie de cette grande leçon d'humanité, d'humilité, de nécessité, de vérité, de simplicité, d'honnêteté....que des mots en "é" pour un chemin étoilé. Des étoiles qui brillent dans les yeux, dans le coeurs, dans les orteils aux souvenirs de toutes ces rencontres, tous ces bonheurs si simples, si ancrés dans le présent.

Chemin je t'ai découvert
Souffert
Puis apprécié
Et aimé

Comme les traces
Des pélerins qui passent
Marque mon coeur
De douceur

Tes lumières infinies
Eclairent la vie
Des rêves enfouis
Que l'on revernit

J'ai repris la route après une journée au vert à Cahors - au propre comme au figuré - eh oui, j'y suis restée une journée pour profiter des animations qui avaient lieu dans les jardins de privés de la ville...mais aussi achat de mon billet de retour (comme ça c'est du concrêt on peut plus reculer !) et quelques entrées furtives dans quelques magaz' (on se refait pas... :O) en plus de la visite "touristique".
Ce jour-là, j'ai aussi fait mes adieux à Claude et surtout à Josee, que cette fois-ci je n'allais clairement pas revoir sur le chemin, à moins d'un pépin que je ne lui souhaitais pas... Après 3 jours passés ensemble ça faisait bizarre, c'était bien triste. On s'habitue à force de marcher dans les mêmes pas... Mais mafois c'est le propre du chemin aussi, de faire des rencontres, puis de les laisser s'échapper au fil des km... Je garderai de Josee un très bon souvenir ; ses yeux rieurs, sa bonne humeur et son sens du "toujours positif" mêlé à ses expressions québécoises si marrantes...
Voilà pour la note mélo...

Reprendre la marche pour la dernière ligne droite ne fut pas des plus simple... D'abord parce que mon dos ayant pris des vacances avec Wielfried (mon sac, baptisé lors d'une étape...où le même soir, Josee m'avait avoué avoir baptisé le sien Ursule durant la même journée...et peu après Alfred les a rejoint, celui de Claude). Tout d'un coup je me demandais si je n'avais pas par erreur acheté une enclume en lieu et place de la petite jupe bleue pour laquelle j'avais craqué la veille... La machine a été difficile à remettre en route, était-ce par la journée de répit pour les muscles ? le sac qui paraissait 10 fois plus lourd ? la chaleur du soleil retrouvé ? le raidillon qui débutait l'étape après avoir passé sur le beau pont de Valentre avec ses marches pour girafes ? ou encore le petit bout de route le long de la nationale avec le bruit assourdissant des voitures ?
Heureusement la suite de l'étape fut beaucoup plus agréable, longeant la crête des collines, dominant la plaine, sillonnant dans les champs ensoleillés. Sur ma route ce jour-là j'ai croisé 1 biche qui se dépéchait de traverser une petite route entre 2 passages de voitures et 1 écureuil à l'entrée du village de Lascabanes.
Le gîte était très agréable. A 3 dans un dortoir pour 5 avec une française assez "je commente tout ce que je fais et je suis un moulin à paroles...mais où est donc le bouton off ?" mais supportable en sommes, et un autre français artiste plasticien transportant sur son dos un appareil anti-apnée du sommeil...
Une bonne nuit, un réveil très tôt (6h, eh oui les pélerins se lèvent tôt...mais comment font-ils bon sang ?), un bon déjeuner et c'était repartit.

Voila nous avons rejoint le GR65. Le chemin d aujourd hui etait tres joli, le long du Lot, assez boueux et presque 22km sous la pluie...decidemment je ne sais pas quand celle ci va enfin nous lacher...sinon on va finir avec des pieds palmes. Nous avons eu droit a une toute petite eclaircie, histoire de pouvoir manger tranquillement notre picnic pres de jardins familiaux au bord du Lot.

Arrives a Cahors, je n ai pas encore pris le temps de visiter la vieille ville, puisque je vais rester un jour de plus ici... Eh oui. Lors de ma soiree chez Esther, son mari a repete une lecture qui sera presentee demain ici meme a Cahors, lors d une fete qui a lieu dans la vieille ville. Plein de jardins prives sont ouverts avec des animations, petits spectacles, expos, concerts, etc... Ayant raccourcit mon chemin, je m accorde une petite pause culturelle... Je vais donc quitter Josee et Claude qui poursuivent leur chemin demain, Josee jusqu a Santiago et Claude jusqu a St Jean. RDV ce soir pour une bonne pizza, histoire de se dire aurevoir...et bon chemin...

Cahors semble etre une ville sympathique, avec de belles ruelles...les occupations ne vont pas manquer demain, entre le marche le matin, le passage a la gare pour prendre mon billet de retour depuis Moissac, la visite des jardins, quelques boutiques peut etre (ca fait un bail...)... Et je reprendrai la route pour 3 etapes jusqu a Moissac.
Retour prevu mercredi normalement...ca me rend triste, je m y suis habituee a cette vie qui change chaque jour mis a part le sac a preparer, marcher, manger, dormir...c est chaque jour toujours plus de surprises... Un voyage permanent, a l interieur comme a l exterieur...le retour ne sera pas simple...reprendre la vie sociale... BREF on y est pas encore, pas la peine d en parler maintenant...

Alors a bientot, peut etre avant le retour, peut etre apres...

Nous poursuivons sur notre deviation...apres un dejeuner bricole avec les restes...Josee rigole en me voyant manger un sandwich pain / carre de chocolat...

Apres la descente du beau village de St Cirq Lapopie, on rejoint le chemin de hallage creuse dans la falaise qui tombe a pic dans le Lot , impressionnant... Quelques grottes avec des peintures rupestres se trouvent dans la region mais ce ne sera pas pour cette fois. On prend un raccourcis par le pont de l ancienne voie ferree desaffectee, 4 km en moins...on reduit dangeureusement nos etapes, ca va etre dur de reprendre le train apres...

Arrives tot au gite, on est partie Josee et moi faire des emplettes pour le souper et le dejeuner au village de St Gery qui se trouve a 2km de la... Avec une journee a 14km on pouvait bien en rajouter 4... Et c est la grele qui nous a pris. Une tempete typiquement estivale, le ciel etait noir de noir et j aurais du me mefier... Heureusement, on a croiser un automobiliste qui passait par la et nous a gentiment obligees a monter toutes trempees, pour faire demi tour et nous amener jusqu a l epicerie.

Petite anecdote...
Arrivees a l epicerie, au moment ou nous sortions de la voiture, la vendeuse part en courant nous disant qu elle ferme 4 min. Peu apres, une femme arrive en voiture et se parque juste devant l epicerie. Etonnee que cette derniere soit fermee, au fil des secondes elle marque peu a peu un agacement...et nous dit, avec une grimace, qu en plus elle n a pas eu le temps de fermer sa fenetre et que sa fesse gauche est un peu mouillee...puis plus un mot. Nous patientons jusqu a l arrivee 3 minutes apres du gerant qui nous ouvre la porte, pour faire nos quelques courses, les pantalons degoulinants sur le carrelage du magasin et les chaussures ponctuant d un tchouk tchouk chacun de nos pas...
Moralite, le chemin remet les choses a leur place, on relativise meme trempees jusqu aux os...

Au souper, l hote qui nous semblait un peu grognon a l idee que nous ne souhaitions ni le souper ni le petit dejeuner, nous offre tout de meme la soupe et l aperitif (enfin c est sa femme en l occurence...). Comme quoi... En lui evoquant nos budgets restreints, Claude s etait vu repondre un Ah bon la suissesse aussi...(notre reputation a la vie dure...)

La veille, apres une soiree souper menu du pelerin qui cale bien l estomac...le repos fut bien merite apres toutes ces emotions... Les 28 km parcourus etaient passes assez vite, sans trop de difficulte physique, comme un rythme acquis...meme si je l avoue quand meme les derniers km furent plus durs que les premiers... Sur cette etape j ai fait connaissance avec Claude un francais azurien qui etait parti le meme jour que Josee.

Ce jour la, nous decidons Josee, Claude et moi de quitter le GR 65 et de faire un detour par St Cirq Lapopie, un des plus beaux villages de France nous a on dit...

Et effectivement. Village accroche dans un rocher le long du bras du Lot, une enfilade de toit de tuiles brunes sur des murs de pierres clairs...magnifique. C est assez touristique avec des echoppes d artisans, mais moins bonde que Conques... Pour y arriver nous avons passe par des petites routes tres peu frequentees, avec sur notre chemin des dolmens, vestiges du passes...les druides n etaient pas loin...

Etonnant que le GR 65 ne passe pas par la... En fait, tout est une question d argent...eh oui meme sur le Chemin de Compostelle. Il semblerait que les villes paient pour que le GR passent par elles... St Cirq Lapopie n ayant pas besoin de ca pour vivre...voila...

Enfin, aucun mais alors aucun regret de ne pas avoir suivi les etapes prevues...la vallee du Lot est un coin magnifique, et les etapes Cajarc Varaire et Varaire Cahors sont parait il pas terribles...

Une nuit dans un petit chalet pour 3 au camping, un souper sucres lents mijote maison et une bonne nuit de sommeil sans ronfleurs...avec, cerise sur le gateau, une grasse mat...reveil a 8h le lendemain.